Gazette d'Admiroutes N° 169 du 15 octobre 2007

Publié le par Jean-Paul Baquiast

Lire aussi sur Admiroutes - Automates Intelligents:
* Introduction à l'hyperscience http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2007/84/edito.htm
* Interview de Michel Cassé, astrophysicien http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2007/84/interviewcasse.htm
* Présentation des univers multiples avec Aurélien Barrau, astrophysicien http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2007/84/barrau.htm


Un livre de Jean-Paul Baquiast (en librairie)

Pour un principe matérialiste fort
Essai
Edition Jean-Paul Bayol
300 pages - ISBN : 978-2-916913-00-1

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Présentation

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Pour une Ligue Européenne de l'Espace
Cet appel que nous relayons ici est signé du président exécutif de Paneurope France, Jean-Claude Empereur, que nos lecteurs connaissent bien. Nous donnerons des précisions sur l'accueil fait à cette idée, et la façon de s'y associer, le moment venu.
A la date du 3 octobre, Roger-Maurice Bonnet, Michel Cassé, Jean-Loup Chrétien ont donné leur accord de principe pour s'associer à cette démarche

Dans un article très incisif du Figaro du 21 septembre dernier, intitulé « L’ambition spatiale européenne : dernier appel avant extinction de voix. », François Auque, Président d’EADS Astrium, met en évidence l’état de déshérence dans lequel se trouve aujourd’hui la politique spatiale de l’Union Européenne.

Nouveau cri d’alarme, sa prise de position s’inscrit dans une série d’interventions, de rapports, de colloques auxquels Paneurope à largement pris sa part depuis plusieurs années. Rappelons notamment le dernier d’entre eux, un Colloque organisé à Toulouse par Paneurope le 17 novembre 2006, "Politique spatiale et souveraineté européenne". (http://www.automatesintelligents.com/manif/2006/coltoulouse.html)

Le drame de cette politique, c’est que l’opinion publique, subjuguée, notamment , par les succès répétés et parfaitement médiatisés d’Ariane, ne se rend pas compte que ces succès sont le résultat d’une politique lancée il y a près de quarante ans, politique dont la relève concernant les décennies à venir n’est plus assurée, faute de moyens, et en absence de volonté politique.

Ceci est d’autant plus inquiétant que dans le même temps les Etats-Unis, mais aussi la Chine, l’Inde et bien entendu la Russie se dotent de programmes à long terme ambitieux.

Tous ont, en effet, compris que la politique spatiale était l’élément clef de la puissance de l’indépendance et de la souveraineté et qu’elle était l’un des instruments majeurs de la compétition multipolaire qui marque ce début du XXI ème siècle.

Nous considérons, au sein du mouvement paneuropéen, et tout particulièrement au sein de Paneurope France mais aussi de Paneuropa-Union Deutschland que le moment est venu de saisir et d’informer l’opinion publique européenne de la nécessité vitale pour l’Union d’une relance extrêmement volontariste de cette politique.

Nous avons toujours été convaincu, en effet, que, dans ces domaines d’indépendance et de souveraineté, le soutien massif et organisé, pour ne pas dire la pression, de l’opinion était indispensable.

On à de bonnes raisons de s’inquiéter lorsque l’on voit que, pour éviter le naufrage de Galileo, programme spatial décisif pour notre avenir, Jacques Barrot est obligé de recourir à des expédients en proposant de puiser dans les crédits non utilisés de la Politique Agricole Commune les 2,4 milliards d’Euros nécessaire au financement des infrastructures du projet. Saluons à cette occasion le courage et la lucidité du vice-président de la Commission.

Face à une situation qu’il ne faut pas hésiter à qualifier de dramatique, Paneurope France propose la création d’une « Ligue Européenne de l’Espace » destinée à mobiliser en profondeur l’opinion publique européenne.

Cette ligue devrait rassembler, dans un vaste élan paneuropéen, toutes celles et ceux : membres de la société civile, responsables politiques économiques ou syndicaux, industriels, chercheurs, universitaires, intellectuels, qui pensent, comme l’ont rappelé Christian Cabal et Henri Revol, en février dernier, au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, qu’il n’existe, en ce domaine, pour les Européens, pas d’autre choix que celui de l’audace ou du déclin. 22/09/07


La commission Attali accouche de crottes de souris

On peut s’étonner de voir 43 experts supposés éminents et présidés par l’illustre Jacques Attali présenter au nom de la Commission pour la croissance une liste de mesures qui sont, soit mineures, soit à contre-courant. On est loin du rapport Rueff-Armand que la Commission s’était semble-t-il donné pour modèle de pensée libérale.

La principale critique, selon nous, qui doit être présentée au rapport est qu’il ignore ce qui devrait être la priorité de tous : la lutte pour la protection de l’environnement. Les propositions que prépare le Grenelle du même nom seront – même si on les juge encore timides – autrement utiles. Prenons les Grandes surfaces. Il est moins urgent de vouloir supprimer la concurrence que lui fait le commerce de détail qu’exiger d’elles qu’elles utilisent à plein les énergies renouvelables pour s’éclairer, se chauffer et se réfrigérer. Quand à l’habitat urbain, au lieu de créer à partir de rien de nouvelles villes nouvelles prétendument écologiques, mieux vaudrait réhabiliter avec des solutions vertes les habitats anciens, en y intéressant directement ceux qui y vivent.

Plus généralement, c’est le concept même de croissance qui aurait du être mis en question par la Commission. Il y a des croissances écologiquement correctes et d’autres qui ne le sont pas. Mais les intérêts représentés par les membres de la Commission pour la croissance n’avaient pas l’intention d’aborder cette question difficile – question d’ailleurs que le président de la République n’avait pas donné l’impression de vouloir leur poser.

Il serait dommage en tous cas que nos voisins européens ignorent les débats français animant le Grenelle de l'Environnement et s'imaginent que notre conscience du problème est résumée par le rapport Attali sur la croissance. Mais sans doute n'entendront-ils même pas parler de celui-ci. 15/10/07


Les Européens ont-ils voulu donner un avertissement à G.W.Bush sur l’environnement ?

L’opinion en France n’a pas semblé croire que le prix Nobel de la Paix conféré conjointement à Al Gore et au GIEC était un avertissement donné par les élites européennes à G.W.Bush et aux intérêts américains qui persistent à refuser les politiques contraignantes de réduction des gaz à effet de serre. C’est pourtant ainsi qu’il a été ressenti par une partie de la presse américaine. Elle y voit un début d’intrusion – pour la bonne cause – des Européens dans la politique intérieure américaine. Le message serait double. D’une part, il faut vraiment que les Etats-Unis se débarrassent du poids des lobbies industriels qui font d’eux les plus grands pollueurs de la planète et les conduisent à contester les expertises les plus indiscutables relatives aux causes humaines du réchauffement. D’autre part, il faudrait que le parti Démocrate se choisisse Al Gore comme candidat à la présidence, de préférence à « Billary Clinton » dont l’engagement écologique reste assez superficiel.

Nous ne pensons pas qu’il se trouve en Europe, même au sein du Comité Nobel, de personnes assez audacieuses pour exprimer publiquement ce dernier vœu. Par contre, il est sans doute indiscutable que la conscience de l’urgence environnementale croit de plus en plus en Europe, ainsi que l’indignation vis-à-vis des dirigeants américains qui refusent toujours d’en tenir compte. Le Prix Nobel de la Paix est une façon très diplomatique d’exprimer ce souci européen. On ne peut que souhaiter le voir prendre des formes plus énergiques, relayé par les institutions européennes, que ce soit au G9, à l’OMC ou à l’ONU. 14/10/07


De la catastrophe comme source de profit capitaliste.
Naomi Klein , The Shock Doctrine, the Rise of Disaster Capitalism


Les historiens ont présenté à juste titre le régime soviétique comme une perversion du capitalisme d'Etat et de l'intervention publique, censés pourtant protéger les peuples des risques économiques. Mais aujourd'hui, certains jeunes historiens, parmi lesquels Naomi Klein, dénoncent le nouveau capitalisme américain comme une perversion du libéralisme, encore plus dangereux que le communisme, car c'est le monde entier qu'il met en péril.

Ce nouveau capitalisme américian provoque en effet délibérément des catastrophes de très grande ampleur, dépassant les capacités protectrices des institutions publiques traditionnelles. Il se présente ensuite comme le seul capable d'offrir les solutions aptes à résoudre les problèmes qu'il a lui-même fait naître. Il ne reste plus aux gouvernements qu'à payer les factures, en diminuant encore les services publics susceptibles de défendre les populations pauvres victimes des « chocs » imposés par ces « nouveaux entrepreneurs ».

Naomi Klein, journaliste politique canadienne, dont nous avions déjà signalé les analyses pertinentes de ce qu'il faut bien appeler l'impérialisme américain (l'unilatéralisme...), vient de publier un nouveau livre, « The Shock Doctrine, the Rise of Disaster Capitalism » où elle présente les résultats de quatre ans d'étude d'un capitalisme américain en train de devenir un fléau mondial.

Elle y montre que celui-ci s'est converti à l'ultralibéralisme après la seconde guerre mondiale, dans la suite des conseils dispensés par Milton Friedman et ses disciples. Le capitalisme américain a ainsi définitivement récusé les analyses de Keynes, pour qui l'Etat doit intervenir en cas de crise afin assurer le développement et la croissance. L'Etat et ses institutions sont devenus pour ce capitalisme de combat l'ennemi à abattre. Les impôts qu'ils perçoivent pour le fonctionnement des services publics et de la protection sociale détournent des ressources qui pourraient rémunérer plus efficacement les entreprises capitalistes privées.

Mais comment convaincre les citoyens du fait qu'il vaut mieux remplacer les services publics par des sociétés privées, dans tous les domaines, y compris les plus régaliens tels que la justice, l'enseignement, la sécurité et la défense. Il faut provoquer des catastrophes d'une ampleur suffisante pour que les vieux systèmes administratifs hérités du droit public européen soient débordés et s'effondrent d'eux-mêmes. Les entreprises privées, offrant des solutions prétendument modernes parce que soi-disant en concurrence et technologiques, apparaîtront alors comme les seules capables d'assurer la sécurité disparue. Mais elles le feront au prix fort et au seul profit des privilégiés. La grande majorité des citoyens pauvres seront abandonnés à eux-mêmes, dans la misère, la maladie et les tentations de la criminalité.

Pour Naomi Klein, la mise à l'essai de cette brillante façon de trouver de nouvelles sources de profit capitalistique s'est faite aux Etats-Unis dès les années 70. Mais c'est l'invasion de l'Irak, elle-même présentée comme une réponse aux attentats du 11 septembre (provoqués ou non), qui a inauguré un mécanisme d'ensemble visant à déstabiliser le Moyen-Orient et à mondialiser les menaces dites terroristes. Les intérêts pétroliers américains avaient soutenu cette invasion, dans l'espoir d'en profiter pour imposer durablement leur emprise sur les gisements de la zone. Mais aux yeux de Naomi Klein, ils avaient été naïfs et n'avaient pas vu que le système était bien plus ambitieux et pervers : détruire de fond en comble la société irakienne et par contagion les sociétés voisines, générer le terrorisme dans toute la Méditerranée, créer une instabilité quasi planétaire devant laquelle les Etats (y compris l'Etat fédéral) et leurs moyens, civils et militaires, se révèleraient impuissants.

Alors l'ère des entreprises privées vendant aussi bien les grands équipements et les matériels que les mercenaires et les conseils aux gouvernements viendrait enfin. Les noms des bénéficiaires de ce nouveau capitalisme, dont les dirigeants sont placés au plus haut de la hiérarchie politique américaine, sont dans tous les esprits aujourd'hui. C'est ceux qui composent le dénommé « gang de la zone verte » censée protéger les implantations diplomatiques à Bagdad : Halliburton, Blackwater, Parsons, Fluor, Shaw, Bechtel, CH2M Hill.

Aussi spectaculaire que soit devenu le remplacement de l'ancien pouvoir de l'Etat fédéral par ces compagnies mercenaires, il ne s'agit que de l'écume d'un phénomène bien plus profond. La crise Irakienne, même envenimée et transformée en crise Iranienne par les activistes du Pentagone, ne représentera pas encore un choc suffisant pour faire sombrer définitivement les institutions publiques et permettre l'avènement aux responsabilités mondiales suprêmes du nouveau capitalisme américain. Pour Naomi Klein, dont nous ne sommes pas loin de partager les analyses, c'est la grande crise environnementale et climatique qui offrira le choc de l'ampleur nécessaire.

Si cette crise ne vient pas assez vite et ne provoque pas des catastrophes assez grandes, telles que celles dépeintes par le film du nouveau Prix Nobel de la Paix Al Gore, il faudra la provoquer. Pour cela, la méthode la plus efficace consiste à nier le risque, encourager aux Etats-Unis et dans les autres grands pays pollueurs les industries les plus destructrices, et... attendre un tout petit peu. Attendre les inondations, incendies famines, révoltes qui ne manqueront pas de se produire à grande échelle et rapidement dans le monde entier. Il sera temps alors de proposer aux élites des pays riches les meilleures solutions technologiques et politiques leur permettant de sauver leurs meubles.

Le lecteur dira que croire à la réalité d'un tel schéma relève d'une paranoïa anti-américaine bien injuste. Mais les mois d'enquêtes sur le terrain menées par Naomi Klein montrent bien que c'est ainsi que le capitalisme américain a, sinon provoqué l'ouragan Katrina à La Nouvelle Orléans, du moins exploité ses suites. La leçon ne sera pas perdue et tout ce qui pourra générer de nouveaux ouragans aussi dévastateurs sera considéré comme une bonne nouvelle par ces nouveaux apprentis sorciers. D'où l'entêtement persistant de la Maison Blanche qui les représente à refuser le Protocole de Kyoto et ses suites.

L'information que nous donnons par ailleurs relative à la mise en place (en Allemagne ?) d'un commandement militaire et civil intégré, l'AFRICOM, destiné » à prévenir les crises politiques et économiques en Afrique confirme notre diagnostic. Des experts mandatés par le Pentagone ont montré que la grande crise environnementale (attendue sinon espérée) allait secouer gravement l'Afrique. Il faut donc pour protéger celle-ci d'elle-même, et protéger les approvisionnements pétroliers américains, apporter à ces pays une aide politique et militaire. Il se trouve que les Africains n'en veulent pas encore, craignant de subir le sort de l'Irak. Mais quand la grande crise aura pris toute son ampleur, l'appel au bon Dr l'Oncle Sam s'imposera de lui-même.

Sources:
* http://www.huffingtonpost.com/john-cusack/the-real-blackwater-scand_b_67741.html
* http://www.naomiklein.org/shock-doctrine


ABM

Il n’y a toujours pas d'accord entre Russes et Américains à Moscou sur le projet américain de bouclier antimissile en Europe (ABM). La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le secrétaire à la Défense Robert Gates ont terminé le 13 octobre leur visite à Moscou au terme de discussions infructueuses. La Russie et les Etats-Unis sont engagés depuis des mois dans une confrontation sur la question du déploiement en Europe centrale d'un bouclier antimissile censé protéger les Occidentaux d'une menace iranienne. Moscou a demandé le gel de ce projet. Condoleezza Rice lui a répondu que les Etats-Unis allaient poursuivre leurs discussions avec leurs "alliés" polonais et tchèques.

Les Etats-Unis réaffirment ainsi leur volonté de poursuivre le projet jusqu’au bout, alors que la Russie menace de "neutraliser" le bouclier et, dans l’immédiat, de sortir du FNI. Signé en 1987 entre Américains et Soviétiques, l'accord soviéto-américain sur les Forces Nucléaires Intermédiaires, d'une durée illimitée, prévoit l'élimination et l'interdiction permanente d'une classe entière de missiles balistiques américains et soviétiques de 500 à 5.500 km de portée.

Les Américains affirment que le système ABM n’est pas tourné contre la Russie, mais rien ne permet d’assurer qu’il ne pourrait pas l’être. Les Russes font valoir qu’il sera d’une extrême sophistication, tout à fait disproportionné aux menaces que pourront faire courir aux Etats-Unis, avant de longues années, des missiles iraniens. Les Etats-Unis ont davantage à craindre de bombes sales déposées par des terroristes à bord d’avions ou de navires que de missiles. Il suffit en fait de regarder la carte du déploiement prévu (AFP) pour comprendre que le système ABM vise à donner aux Etats-Unis une maîtrise absolue et durable de l’espace.

On comprend que la Russie, comme la Chine d’ailleurs, ne puissent pas voir sereinement s’installer une telle domination. L’Europe devrait elle aussi s’indigner, mais pour le moment elle se laisse instrumentaliser en acceptant de prêter sans contrepartie des bases sur son territoire, sous prétexte que ce domaine relève de la souveraineté des Etats nationaux.

Si les grands pays estimaient devoir se prémunir contre des attaques balistiques, bien improbables d’ailleurs, venues d’éventuels Etats en rupture de la communauté internationale, ils devraient unir leurs efforts dans un système coopératif au commandement et aux technologies réparties. C’est justement ce dont les Américains ne veulent pas entendre parler. Pas plus là que dans l’Otan, ils n’accepteront de partager leur pouvoir. 13/10/10


L’AFRICOM américain basé à …Munich

Apparemment, les chancelleries européennes, pas plus que la Commission, ne se sont étonnées de la décision américaine visant à installer à Munich le commandement unifié par lequel le Pentagone fera face aux menaces prenant leur source en Afrique. Ces menaces ont été décrites en termes d’autant plus inquiétants qu’ils sont vagues : insurrections de la misère liées au réchauffement climatique et envenimées par Al Quaida, risques sur les approvisionnements pétroliers et les ressources minières de plus en plus nécessaires à l’Amérique, etc. Les objectifs du nouveau Commandement, qui entrera en activité l’année prochaine, sont eux-mêmes vagues : promouvoir la stabilité politique et la démocratie, améliorer les niveaux de vie, aider à la lutte contre le terrorisme, fournir des armes et des produits pharmaceutiques, maintenir ouverts les canaux d’exportation.

Curieusement, aucun Etat africain ne s’est senti assez motivé par ces nobles causes pour accueillir AFRICOM sur son territoire. Chacun craint que les Américains n’apportent avec eux, comme ils l’ont fait en Irak, que ruines et guerres civiles. Les Africains savent très bien que les Etats-Unis, derrière un discours généreux, veulent en réalité sécuriser leurs importations de pétrole, dont l’Afrique fournit au moins 25%. Améliorer leur implantation politico-militaire sur le continent est devenu une priorité pour eux. Cela leur permettrait, espèrent-ils, d’en éloigner la Russie et surtout la Chine, sans parler des industriels franco-britanniques.

Devant les réticences africaines, l’état-major d’AFRICOM pilotera donc ses effectifs et ses opérations à partir de Munich, l’Allemagne non plus que l’Europe n’ayant élevé d’objections à l’idée d’héberger l’Initiative. Les Européens ne sont-ils pas les meilleurs amis des Etats-Unis. Ils n’ont rien à leur refuser. 11/10/07


Les actionnaires privés contre les intérêts stratégiques européens

L’affaire dite du délit d’initiés qui handicape actuellement l’image et le fonctionnement d’EADS ne se serait pas produite si EADS avait été une entreprise publique, ne comportant qu’une part infime d’actionnaires privés. Elle n’aurait pas été cotée en Bourse et n’aurait donc pas été soumise aux aléas du marché. EADS conjugue aujourd’hui tous les défauts du capitalisme privé et de l’entreprise étatique, ainsi que tous les défauts des cultures industrielles françaises et allemandes.

Rappelons que jusqu’en 1999, Aérospatiale donnait toute satisfaction, quoiqu’il ait été dit. Héritière de la grande tradition des entreprises publiques à la française, elle avait réalisé la gamme des Airbus et avait réussi à se positionner juste derrière Boeing. Elle produisait aussi d’excellents matériels militaires. Mais, pour céder à l’idéologie libérale, le gouvernement avait jugé bon de la privatiser et d’en offrir la moitié à Matra-Lagardère, alors que c’était Aérospatiale qui apportait les technologies, les capitaux et les équipes industrielles.

Par la suite, dans le souci louable de créer une entreprise franco-allemande, il a été décidé d’ouvrir l’entreprise aux allemands. Mais, là encore, au lieu de faire appel à des capitaux publics allemands (opération présentée comme impensable à l’époque) on a fait entrer Daimler Chrysler dont l’industrie aérospatiale n’était pas la priorité. Pour couronner le tout, une « gouvernance d’entreprise » qualifiée par les experts d’hallucinante a été concoctée pour partager les responsabilités entre français et allemands. Il n’est donc pas étonnant que, malgré ses réussites techniques et commerciales, EADS, résultant de tous ces compromis, n’ait pas réussi à générer une culture industrielle dans son actionnariat. Chacun des actionnaires ne demandait qu’à fuir une entreprise qui ne l’intéressait pas vraiment, car opérant dans un domaine risqué et demandant beaucoup d’investissements non immédiatement rentables.

Aujourd’hui, les « experts » conseillent aux gouvernants de faire d’EADS une « entreprise quelconque », en faisant reculer les intérêts français et allemands actuels et en recherchant de nouveaux actionnaires. Mais qui seraient ces actionnaires, sinon des fonds d’Etat chinois ou russe, des fonds d’investissements pétroliers ou des fonds travaillant plus ou moins ouvertement pour la CIA ? La « golden share » réservée aux Etats ne pèserait pas lourd face à eux. Est-ce ainsi que se créerait la culture industrielle nécessaire pour que l’Europe puisse affronter les superpuissances dans le domaine aérospatial civil et de défense, alors que ces superpuissances s’impliquent ouvertement, financièrement et politiquement, pour maîtriser ce domaine essentiel ?

N’en déplaisent aux libéraux, qu’ils soient français, allemands ou plus généralement européens, seul le statut d’entreprise publique européenne permettrait à EADS, comme à d’autres de ses collègues dans d’autres secteurs également stratégiques (énergie, espace) de redonner à l’Europe la puissance industrielle et technologique qui lui échappe par tous les bouts en ce moment. 10/10/07


L'espace Schengen s'agrandit

Fin décembre 2007, 9 nouveaux Etats membres entreront dans l'espace Schengen. Les ressortissants tchèques, estoniens, hongrois, lituaniens, lettons, maltais, polonais, slovaques et slovènes n'auront dès lors plus besoin de montrer leur passeport au franchissement des frontières des 16 pays constituant déjà cette zone de libre circulation (en vert sur la carte)

L'une des priorités de l'Union européenne est de maintenir et de développer un espace de liberté, de sécurité et de justice, c'est-à-dire un espace au sein duquel est garantie la libre circulation des personnes, avec toutes les mesures appropriées pour leur assurer sécurité et justice.

Pour concrétiser et renforcer cet espace, l'Union mobilise et associe plusieurs de ses politiques et actions, généralement regroupées sous le nom de JAI, Justice et Affaires intérieures. On y distingue :
- les droits fondamentaux et la citoyenneté ;
- la lutte contre le racisme et la xénophobie ;
- les questions d'immigration, d'asile, de contrôle des frontières et de visas, qui sont autant de sujets liés à la libre circulation des personnes ;
la coopération policière et judiciaire en matière pénale.

Ces questions se sont fortement développées depuis la mise en place de l'Espace Schengen et l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam. Elles représentent aujourd'hui des politiques communes très importantes. Elles sont d'autant plus complexes qu'elles peuvent entrer en contradiction avec les politiques et les moyens qu'y affectent les Etats membres. On ne peut que se réjouir de l'élargissement de l'espace Schengen. mais peut-on raisonnablement espérer que les nouveaux entrants, comme d'ailleurs certains de ceux qui en sont déjà membres, mettront en place les moyens de contrôle adéquats pour la part de la frontière commune qui leur incombe? On pense généralement à l'immigration mais c'est surtout au développement de la criminalité organisée transfrontière et de tout ce que celle-ci entraîne, notamment la corruption, qu'il faut penser.

L'Europe, qu'il s'agisse de celle de Schengen ou de celle de l'eurogroup, ne pourra se passer d'autorités de police et de douanes fortes, d'un très bon niveau de compétence professionnelle et capables de coopérer. Autrement dit, l'heure est moins que jamais à la diminution du rôle de l'Etat en Europe, mais à son renforcement. 10/10/07


Sans gouvernement économique et politique de l'Europe, pas de lutte contre la crise environnementale

Nous ne pouvons qu’approuver Nicolas Hulot lorsqu’il souhaite que la France prenne la tête des pays résolument décidés à changer de mode de développement afin de diminuer, alors qu’il est encore temps, les effets désastreux de la crise environnementale qui s’annonce. Il a raison. La France dispose encore d’une certaine audience internationale et ce qu’elle pourra faire en ce sens ne manquerait pas d’avoir un effet d’entraînement. Le processus initialisé sous le nom de Grenelle de l’Environnement pourrait par exemple est repris ailleurs.

Mais il ne faut pas s’illusionner. La France seule ne pourra prendre que des mesures mineures.

Le niveau européen est le seul adéquat en ce sens. Soit l’exemple de l’emblématique taxe carbone. Pourrait-on envisager de taxer tel produit ou tel comportement gros consommateur en énergie si cet impôt n’est pas applicable dans tout l’espace de l’Union européenne ?

Malheureusement, il ne suffit pas d’affirmer que la lutte contre la crise environnementale doive être menée au niveau européen pour que ceci se fasse. L’Europe dans son statut actuel n’est pas un ensemble politique capable de décisions souveraines. L’Union européenne à 27 Etats ne dispose pas des instances parlementaires et gouvernementales capables d’harmoniser en profondeur les comportements économiques. La zone euro elle-même, qui regroupe les Etats ayant adopté l’euro comme monnaie commune, n'est pas une zone économique et n'est qu'à peine une zone monétaire. Les Etats y sont en compétition permanente entre eux, ce qui exclue toute stratégie coopérative, en matière fiscale et sociale notamment. Il n'existe pas de budgets européens communs et donc pas de possibilité de relance notamment par l'investissement technologique. Les décisions relatives aux taux et aux montants des emprunts relèvent des banques nationales. Les réformes destinées à diminuer les déficits budgétaires et sociaux sont également de compétence nationale. Enfin, comme l'on sait, il n'y a pas encore de statut européen pour l'entreprise et pour le contrat de travail. Comment dans ces conditions se mettre d’accord sur des mesures de lutte contre la crise environnementale qui impacteraient lourdement un certain nombre d’intérêts nationaux.

Le vrai problème à résoudre consiste à créer un gouvernement économique et politique sinon de l’Europe toute entière, du moins de la zone euro, incluant au sein de frontières extérieures non perméables une harmonisation sociale, fiscale et du statut juridique des agents économiques, des politiques budgétaires et d'aide au financement des investissements communes, le soutien à la mise en place de champions européens dans les domaines stratégiques, de grandes politiques communes dans les domaines émergents (espace, transports, énergies) – le tout principalement orienté vers la lutte contre la crise environnementale, au niveau européen comme au niveau mondial.

Mais alors apparaîtra immédiatement une nouvelle difficulté. De telles mesures obligeront inévitablement à remettre en question le dogme du libéralisme économique. Celui-ci, poussé à l’extrême, oblige à confier le sort du monde aux possesseurs des centaines de milliards de dollars regroupés dans les fonds d’investissement. Ces fonds, fonds d’Etat ou fonds privés, ne représentent pas les intérêts européens. Ils visent au contraire à prendre possession progressivement des actifs européens, ce qui aura pour effet d’enlever à l’Europe tout poids économique et politique – y compris dans le secteur stratégique majeur qu’est devenu la lutte contre le réchauffement climatique et pour la protection des environnements naturels. Il est évident que pour ces fonds, l’existence de gouvernements européens décidés à réguler ou réorienter la croissance par des interventions de long terme et non rentables immédiatement constitue une menace immédiate. Ils disposent de suffisamment de relais dans les opinions publiques, y compris en Europe, pour déconsidérer tout discours politique proposant de lutter contre la Grande Crise en mettant en œuvre des mesures de type régalien, c’est-à-dire supposant l’intervention d’Etats souverains regroupés, en ce qui concerne l’Europe, au sein d’une Union européenne elle-même souveraine.

Le dogme du libéralisme absolu ne sert pas seulement les investisseurs financiers. Historiquement et aujourd’hui encore, c’est une arme dont se sert la superpuissance américaine pour obliger ses concurrents à ne pas s’opposer à elle. Les Etats-Unis sont très peu libéraux en ce qui concerne leurs propres intérêts. Leurs groupes industriels dominants s’efforcent pour leur part, tel Microsoft, d’établir partout des positions monopolistiques. Par contre, les Etats-Unis refusent, au nom d’une orthodoxie libérale qu’ils ne pratiquent pas, que les autres puissent intervenir pour se protéger. C’est pourquoi, comme nous le rappellerons ci-dessous, ils ont toujours été et demeurent opposés à l’apparition d’une Europe-puissance capable d’un minimum d’indépendance à leur égard.

La question de la lutte contre la crise environnementale le montre à nouveau amplement. On a constaté, lors de la réunion de 80 chefs d'Etat et de gouvernement à l’ONU le 24 septembre 2007, que le président Georges Bush avait refusé d’y participer. Ce débat sans précédent sur le changement climatique devait lancer la négociation d'un protocole de réduction des gaz à effet de serre, destiné à remplacer celui de Kyoto, qui expire en 2012. Loin de s’y associer, Georges Bush tente de promouvoir un processus parallèle en conviant les principaux pays pollueurs à mettre en œuvre des technologies "propres" fournies par l’Amérique. Cet objectif est perçu par les Européens et certains pays asiatiques comme une diversion.

L’hostilité des Etats-Unis à l’émergence d’une Europe puissance ne porte pas seulement sur les questions environnementales. Elle est historique et s’exprime dans tous les domaines civils et militaires. Elle est très appuyée, en Europe même, parce que l’on aurait appelé avant la deuxième guerre mondiale une « cinquième colonne » bien implantée. Il faut en avoir conscience avant de rêver voir l’Europe prendre un quelconque rôle pilote international, même face à cette urgence extrême qu’est la crise environnementale.

Ceci dit, on ne doit pas faire porter sur les Etats-Unis toute la responsabilité de l’incapacité congénitale de l’Europe à s’unir qui l’affecte depuis des siècles et se poursuit encore. La nécessité de lutter contre la crise sera un puissant antidote mais ne suffira pas. Une Europe-puissance n’émergera dans les prochaines années ou décennies, que si les Européens acceptent de véritables révolutions culturelles et idéologiques, ainsi qu’un certain nombre de sacrifices matériels. 08/10/07


Patriarche orthodoxe et pape catholique

Lors de sa visite en France, le 2 octobre, la patriarche de l'Eglise de Russie Alexis II a renchéri sur Benoît XVI en matière de conservatisme culturel et moral. "La société européenne, selon lui, est marquée par une idéologie séculariste agressive, le culte de la consommation, l'adoration de la raison". Il prône, comme le pape, le refus de la contraception et de l'avortement, le retour du sens de l'humilité (plus particulièrement pour les femmes). Voilà donc un bouquet de valeurs chrétiennes dont nous ne pouvons que déplorer la dégénérescence en Europe. On s'étonne du fait qu'avec de telles convergences, le patriarche hésite encore à se rendre au Vatican. C'est que les catholiques "uniatistes", en Ukraine, veulent convertir les orthodoxes à leur foi. Comme quoi, même entre frères, la guerre de religion n'est pas loin. Je préfère pour ma part, je l'avoue, adorer la raison. 03/10/07


Une diplomatie incohérente

Ségolène Royal est sortie de son silence pour critiquer dans Le Monde du 2 octobre (http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-961576,0.html), avec des arguments très justes, la ligne diplomatique incohérente que, par foucades successives, Nicolas Sarkozy imprime à la politique extérieure française. Il n'est pas du tout normal que, sur des points qui impliquent en profondeur les intérêts français de par le monde, un homme seul, fut-il président de la République, puisse compromettre pour de longues années l'image de sagesse que s'était donnée notre pays. Parmi ses critiques, nous relèverons celles-ci, qui nous paraissent particulièrement fondée:

" Que dire du dossier iranien et de l'accès à la filière nucléaire, qui inclut la maîtrise de l'enrichissement de l'uranium ? Je m'y suis toujours opposée tant que les garanties de contrôle n'étaient pas apportées. Aujourd'hui, faute de n'avoir pas défendu cette attitude préventive et responsable, on nous exhorte par la voix du ministre des affaires étrangères à "nous préparer au pire", à la guerre, ne faisant d'ailleurs que traduire l'incroyable déclaration de Nicolas Sarkozy devant les ambassadeurs, évoquant une alternative menaçante entre "la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran".

C'est la perte de crédibilité de la France qui est en jeu aujourd'hui, et ce qui la menace c'est la banalisation de sa parole, une marginalisation très difficilement récupérable par la suite. Dans le "concert des nations", notre pays apportait traditionnellement un contrepoint salutaire. Il faisait entendre une musique différente, parfois mezza voce, parfois fortissimo, mais toujours en harmonie avec deux valeurs cardinales : le sens du bien commun et l'éthique de la responsabilité qui interdisait d'utiliser la politique étrangère à des fins de politique intérieure.

Ex-Yougoslavie, Irak, Liban, Darfour, conflit israélo-palestinien : autant de théâtres sur lesquels la France récusait les fausses évidences et les manichéismes simplificateurs. A l'idéologie facile, à l'intérêt étroit, elle préférait l'analyse rationnelle des faits, ultime boussole d'un monde singulièrement complexe, ultime condition à une action crédible et respectée.

Or quel spectacle la France donne-t-elle depuis quatre mois ? En Europe, celui d'un président qui tire la couverture à lui, exaspérant nos plus fidèles partenaires et notamment l'Allemagne, ahurie par la dramatisation du dossier iranien, agacée par la récupération du traité, choquée par l'ingérence sur l'abandon du nucléaire, et blessée d'entendre Nicolas Sarkozy appeler Angela Merkel "cette femme de l'Est" ! Bourde sur bourde. En Afrique, celui d'un président qui dénonce avec brutalité ce continent comme "absent de l'Histoire, empêtré dans l'éternel recommencement où jamais l'homme ne s'élance vers l'avenir", pour ensuite s'afficher avec les chefs d'Etat gabonais ou libyen. Où est la cohérence, où est le message, où est la dignité ?

Au fond, seul le rapprochement avec Washington donne à la diplomatie de Nicolas Sarkozy un semblant de cohérence. A l'heure où l'Amérique remet en cause ses choix de politique étrangère, à l'heure où le rapport Baker prône une nouvelle approche fondée sur le dialogue plutôt que sur le rapport de force militaire, à l'heure où même nos amis britanniques marquent leurs distances, Nicolas Sarkozy fait le choix de l'atlantisme. C'est une décision lourde de conséquence et pourtant, là encore, nulle explication, aucun débat au Parlement.

Le président de la République serait bien avisé de se ressaisir et de s'inspirer de cette sage recommandation du rapport Védrine : amis, alliés mais pas alignés. C'est en ne cédant pas à la tentation des surenchères et de la politique spectacle que la France, dont la crédibilité est indispensable à la paix du monde, disposera d'une diplomatie forte et écoutée, avant qu'il ne soit trop tard.


Rejet de Open XML
contribution de Yvon Rastetter, pour Ars Aperta (www.arsaperta.com)

Vous avez évoqué dans votre numéro 168 la condamnation de Microsoft par la cour européenne, dans l'affaire Mediaplayer. Vous regrettez qu'au delà de cette condamnation, la Commission n'encourage pas suffisamment les logiciels libres. Je voudrais ajouter que, dans le cadre d'une contribution à une véritable politique industrielle, mes partenaires de Ars Aperta ont joué un rôle majeur dans le rejet de Open XML comme norme à l'AFNOR. La tentative de MicroSoft pour la normalisation de Open XML a montré la faiblesse et l'inconséquence de l'industrie française, tant au niveau du CIGREF qu'à celui du MEDEF. La fausse idée de bon sens comme quoi il faudrait deux normes pour assurer l'évolution sans rupture de l'existant informatique montre que les dirigeants n'ont pas conscience des enjeux de l'informatisation.

Dans sa tentative, MicroSoft révèle l'incohérence de ses choix techniques successifs, générateurs de ruptures et de surcoûts pour ses clients, et surtout sa volonté de verrouiller sa clientèle en rendant ses applications incontournables pour le traitement des fonds documentaires accumulés dans le passé.

Une saine perception des enjeux sur la pérennité devrait au moins être celle du CIGREF. Il devrait en être de même pour un organisme de normalisation comme l'AFNOR. L'effort d'incitation et de pédagogie devrait être celui d'un État stratège que nous appelons de nos vœux. Pour mener à bien son action, il devrait s'appuyer sur des réseaux de compétence et de mutualisation qui se mettent en œuvre.

Je pense aussi aux besoins de pôles de compétitivité: celui de Valorial, le pôle MER et le pôle Innoviande
dont l'animateur a immédiatement réagi à mon message sur les outils du LL. Il me semble indispensable que la DGE au Ministère de l'Industrie assigne au pôle de compétitivé "Ouverture" une mission transversale portant sur la mutualisation pour tous les pôles de compétitivité. Il est consternant de constater que le pôle "Image et Réseaux" ne se considère pas concerné par cela.

Je reviens maintenant aux enjeux européens et mondiaux par la problématique de la norme. La dérégulation incontrôlée n'est sans doute pas pour rien dans le contexte actuel qui risque de voir passer en février une norme ISO de complaisance pour MicroSoft. Même si cela n'arrive pas, il est de plus en plus évident que l'ISO est déconsidérée pour ce qui touche à la normalisation des TIC. Pour construire un environnement mondial cohérent en normalisation, il faudra sans doute une travail commun de l'UIT, du W3C, de l'IETF et de OASIS.

Au niveau européen, il me semble cohérent d'élargir le champ de l'ETSI à tout ce qui touche les TIC, au delà des télécommunications. C'est un travail qu'il faut mener de façon urgente au niveau intergouvernemental avec l'IDABC. 03/10/07

Publié dans gazetadmiroutes

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