Gazette d'Admiroutes N° 190 du 31 janvier 2009

Publié le par Jean-Paul Baquiast

Un livre de Jean-Paul Baquiast (en librairie fin mai 2008)

"L'Europe ou le vide de puissance. Essai sur le gouvernement de l'Europe au siècle des super-Etats"

J.P. Bayol Editions

Site du livre chez l'éditeur, avec présentation, table des matières et annexes
http://www.editions-bayol.com/Europe/plan.php

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Le livre précédent de Jean-Paul Baquiast (en librairie)

Pour un principe matérialiste fort
Essai
Jean-Paul Bayol Editions
300 pages - ISBN : 978-2-916913-00-1

Site du livre chez l'éditeur
http://www.editions-bayol.com/PMF

Présentation

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Regards sur le mois de janvier 2008

Nous aurions aimé pouvoir signaler quelques évènements survenus pendant le mois de janvier méritant d'être commentés, dans une chronique qui voudrait mettre en valeur non les détails mais les faits saillants. Malheureusement, rien de bien intéressant ne nous vient à l'esprit. Le monde, l'Europe, la France semblent continuer à s'enfoncer dans une crise qui pour le moment n'est pas violente, mais dont on sent qu'elle engloutira progressivement toutes les certitudes politiques et économiques officielles, celles autour desquelles sont construites les institutions. Celles-ci, inévitablement, vacilleront à leur tour.

Si l'on osait, on reprendrait la vieille image archi-rebattue des sables mouvants : la victime s'enfonce doucement, ses mouvements pour se dégager l'enlisent davantage. Pourtant semble-t-il se trouvent non loin d'elle des zones de sables durs qui lui permettraient de se sauver. Mais saura-t-elle s'en apercevoir et tenter de s'en rapprocher ? De plus, s'agirait-il d'un sable suffisamment consistant pour supporter son poids ?


Barack Obama

Prenons l'élection de Barack Obama, en lequel beaucoup de grands naïfs avaient cru voir le sauveur du monde. Que constate-t-on aujourd'hui? Aucun changement vraiment profond. Sur le plan intérieur, à part une sortie très téléphonée s'en prenant aux banquiers de Wall Street, Obama ne semble pas décidé à changer grand-chose aux mesures adoptées par son prédécesseur. Il va multiplier les dettes de l'Etat par 3 pour faire on ne sait quoi. Quelques grands travaux ne rebâtiront pas une industrie américaine détruite par la concurrence chinoise. Quelques réductions de commande imposées (à supposer qu'elles le soient vraiment) au Pentagone ne suffiront pas à financer les dépenses sociales indispensables dans un pays dont un quart de la population est tiers-mondisée. Quelques réflexions désagréables à l'égard de la Chine, qui serait tentée par une dévaluation du yuan pour relancer ses exportations, ne modifieront pas le rapport de force actuel, qui met l'avenir de l'Empire dans la main des détenteurs chinois de bons du trésor fédéraux.

Sur le plan international, beaucoup d'observateurs estiment que Barack Obama va se différencier de G.W. Bush et des néo-conservateurs en renonçant aux interventions militaires aussi bien dans le Moyen Orient qu'à l'égard de la Russie (notamment avec le BMDE). Selon ces observateurs, il ne le fera pas par conviction pacifiste mais parce qu'il ne pourra plus financer les budgets militaires correspondants. Ceci devrait donc détendre les rapports avec la Russie et peut-être avec l'Iran. Si c'était le cas, tant mieux. Mais nous ne sommes pas du tout certains que les lobbies pétroliers et militaires vont le laisser faire. Ils ont besoin d'ennemis pour justifier leur existence et leurs profits. Le piège afghan (avec ses adhérences au Pakistan) n'est pas désamorcé, d'autant plus qu'Obama n'a jamais montré l'intention de se retirer vraiment de cette zone. Au contraire. Il en fait sa nouvelle Irak. Quant au BMDE, attendons. Il serait étonnant cependant que les coups tordus menés par les agences américaines aux frontières de la Russie en soient stoppés pour autant.


Le conflit israélo-palestinien

On aurait pu penser que quelques progrès vers la paix auraient pu résulter de l'excès des destructions commises par Israël à Gaza. Il n'en sera sans doute rien. Le Hamas semble n'avoir rien perdu de ses soutiens internes et externes. Rien n'empêchera par ailleurs la contrebande des armes dont il se nourrit. Quant à Israël, on peut craindre que les prochaines élections mettent au pouvoir des faucons ne comptant que sur la force pour survivre, alors que le simple bon sens montre qu'à terme la force sera du côté de ceux qui veulent le détruire, au cas où aucun compromis n'apparaîtrait possible. L'intervention pacificatrice attendue de Barack Obama ne se précise pas. Et sans doute rien ne se produira-t-elle pas car les intérêts profonds qui lient les lobbies (encore eux) militaro-industriels israéliens et américains (sans mentionner les mafias) ne changeront pas. L'Europe, pour sa part, hormis quelques gesticulations assez pitoyables, elle s'est montrée incapable d'exercer la moindre influence dans le conflit ou ses suites. Nous avions expliqué sur ce site qu'une intervention réellement pacifiante de l'Europe aurait été possible, visant à rapprocher Israël de l'Union européenne et à l'éloigner de son mauvais génie l'Amérique, mais il s'agissait sans doute d'une illusion.
 

L'Union européenne et la crise

Nous avions employé précédemment le terme d'encéphalogramme plat pour désigner le fait qu'aucune mesure coordonnée de grande ampleur n'avait encore été décidée entre les gouvernements européens. Ni au plan financier, ni au plan économique...et moins encore concernant la question de l'environnement. Quelques Etats ont pris quelques mesures dites de relance, dont on est bien en peine de dire en quoi elles consistent ni ce qu'elles produiront. D'autres n'ont rien décidé et se laissent couler tranquillement. Mais même ceux qui se sont efforcés d'agir sont en difficulté. Sans parler des pays de l'Est, la Royaume Uni et l'Espagne donnent des exemples inquiétants. L'un avait misé sur les services financiers, l'autre sur la construction et le tourisme, comme si les ressorts de la puissance économique pouvaient se trouver là. Vont-ils rejoindre l'Islande dans la liste des Etats en faillite ? On pourrait penser que la Grande Bretagne, pour sa part, a trop de ressources morales (d'orgueil) pour se laisser couler. Mais elle ne pourrait seule se réinventer une puissance industrielle et économique. Se raccrochera-t-elle à l'Amérique, qui a d'autres chats à fouetter que la sauver ? Se rapprochera-t-elle de l'Europe continentale et de l'euro ? Mais on peut craindre alors qu'elle y poursuive de l'intérieur un travail multiséculaire de démolition.

Inutile de dire que la dérisoire présidence tchèque n'arrange rien. Ayant joué les utilités dans la guerre du pétrole russo-ukrainienne, ce n'est certainement pas d'elle que viendront les propositions audacieuses qui permettraient à l'Europe de profiter de la crise pour renforcer sa puissance.
 

Les maîtres du monde

On appelle ainsi les banquiers, chefs d'entreprises, chefs d'Etat et autres personnages importants qui pendant des décennies ont imposé au monde entier, par la voix de leurs experts, la vulgate libérale Certains optimistes ont trop vite pensé que la crise rendrait les maîtres du monde plus modestes, plus soucieux des tristes réalités du monde. Ces optimistes ont cru déceler de leur part un changement de ton qui se serait notamment manifesté au Forum Economique de Davos lequel se termine en cette fin janvier. . Mais en dehors du fait que quelques spéculateurs malheureux ont préféré s'abstenir d'y paraître, Davos est resté tel qu'en lui-même il a toujours été. Le davos-man n'a pas déçu. Les débats, autant que nous le sachions, ont illustré le fait que pour lui, il n'y a rien a changer à rien. Il faut seulement faire un peu le gros dos en préparant de nouvelles conquêtes dès que l'activité repartira – ce qui ne saurait tarder. Maître du monde l'on est, maître du monde l'on sera.
 

Ils ont raison de ne pas s'inquiéter. Le nombre des millionnaires ne diminuera pas, non plus que les dépenses faramineuses qui constituent leur ordinaire. Plus grave, les spéculations à terme, les paradis fiscaux et finalement les activités mafieuses (1 trillion de dollars de CA par an au minimum, sinon 2), ne seront pas inquiétés. Nous faisons le pari que le futur G20 ne changera rien à tout cela. Les rodomontades d'un Sarkozy qui avait promis que nous allions voir ce que nous allions voir seront sans doute alors oubliées.
 

La France

Depuis la fin de sa présidence de l'Union, Nicolas Sarkozy, précisément, semble avoir perdu tout ressort. Manifestement, il ne sait pas encore quel rôle valorisant il pourrait endosser. Il aurait pu poursuivre la définition d'un système économique rompant radicalement avec le capitalisme, mais ses soutiens politiques ne l'aurait pas suivi. De plus, il ne semble pas à titre personnel avoir les compétences nécessaires pour tel un nouveau Karl Marx jeter les bases d'un ordre mondial révolutionnaire. Pour le moment, en France, loin de valoriser les points forts du modèle français, dont d'autres pays semblent découvrir les vertus, il s'acharne à continuer à les détruire. De plus, il donne des signes d'autoritarisme qui n'ont rien de rassurant pour les démocrates et qui ne lui permettraient même pas de se poser en refondateur de l'économie sociale de marché.
 

Nous pensons pour notre part que le modèle français, reposant sur les services publics, les industries de pointe, la protection sociale et bien d'autres vertus qui seront précieuses face à la grande crise, mériterait d'être défendu et proposé en Europe. Si la droite française, qui n'a pas beaucoup gagné en intelligence ces temps-ci, si Nicolas Sarkozy ne le font pas, peut-être les Français dans leur ensemble le feront-ils. Certains des propos fort sensés entendus lors de la grande manifestation du 29 janvier peuvent le laisser espérer. Nous développons les éléments d'un programme possible en ce sens dans l'article ci-dessous. 31/01/2008


NB: A toutes fins utiles, voyez l'Appel des Appel, qui réunit beaucoup de gens et d'idées de qualité http://www.appeldesappels.org/


Reprendre et développer le modèle économique et social français.
 

Devant les perspectives d'une crise économique et sociale qui ne cessera de s'étendre, et devant les difficultés rencontrées par les "solutions à l'anglo-saxonne" censées lui porter remède, de plus en plus de gens retrouvent des mérites à ce que l'on nommait pour le critiquer le modèle français. Celui-ci se caractérisait par des services publics forts, des entreprises capables d'investir dans les hautes technologies parce que soutenues par l'Etat, une agriculture tournée vers le marché intérieur, un système de protection sociale par répartition (et non par capitalisation), des établissements de santé et d'enseignements solides. Ce potentiel a fait l'objet depuis une vingtaine d'années d'attaques délibérées des représentants du capitalisme financier international soutenus par des gouvernements irresponsables. Il a donc beaucoup perdu de ses moyens. Mais il avait laissé dans l'esprit des Français de si bons souvenirs que ceux-ci s'étaient toujours dans leur majorité refusé de céder aux sirènes du capitalisme financier et d’un libéralisme économique mondialisé à l’anglo-saxonne.


Avec la crise, le modèle français retrouve beaucoup de séductions, y compris en France dans l'esprit des membres de la majorité actuelle qui, derrière Nicolas Sarkozy, avaient juré il y a seulement quelques mois, sous prétexte de réforme, de liquider ce qui en restait. Nous pensons qu'il faut prendre acte de ce retour en faveur des solutions régaliennes et colbertistes pour proposer des formules inspirées du modèle français, mais étudiées sous un angle aussi scientifique que possible. Les méthodes modernes de gouvernement participatif permettraient de débarasser le modèle français de ses adhérences buraucratiques et d'en faire un instrument dynamique adapté aux besoins d'un monde en crise. Ceci non seulement pour la France mais aussi pour l'Europe, l'avenir de notre pays n'étant pas séparable de celui de nos voisins. Avec un peu de chance, de telles propositions pourraient même être prises au sérieux dans d'autres parties du monde, profitant d'un effacement de l'arrogance américaine qui semble bien engagé, quoique puisse faire Barck Obama.

Nous présentons ici un texte que certains jugeront, disons le mot, un peu farfelu. Notre objectif est de reprendre et soumettre à nos lecteurs quelques bonnes idées actuellement en circulation, sans en faire encore un document politique sérieux, lequel supposerait de nombreuses contributions et discussions. Rappelons quand même que dans notre ouvrage "prémonitoire" cité en exergue, "L'Europe ou le vide de puissance", nous avions analysé en détail beaucoup des causes de la crise à venir et un grand nombre des remèdes possibles. 30/01/2009


Résumé: La grève générale réussie du 29 janvier 2009, qui a mobilisé en France un nombre inusité de manifestants, devrait mettre en évidence aux yeux des Français d'abord, mais peut-être aussi des Européens, un certain nombre de réalités qu'il n'est plus désormais possible d'éviter par des mesures partielles ou de prétendues « réformes ». Elles imposent un retour au concept de service public et son extension éventuelle non seulement à l'Europe mais à l'ensemble des économies mondiales.


Le système capitaliste libéral mondialisé donnant la maîtrise de l'évolution globale aux spéculateurs financiers n'est plus acceptable, car il mène le monde à la catastrophe. Mais les solutions de rechange envisagées actuellement sont soit trop timides soit utopiques car elles ne prennent pas en compte la triple crise qui affecte le monde, démographique, environnementale, économique (distorsion entre les besoins et les ressources).


La crise étant globale nécessite une approche globale. Celle-ci ne peut être que d'esprit scientifique, en ce sens que la démarche scientifique est la mieux à même de prendre en compte la totalité des contraintes et de proposer des mesures harmonisées.


Une démarche scientifique doit d'abord porter sur les perspectives technologiques susceptibles de répondre aux besoins des populations mondiales en ménageant les capacités de réaction de la planète. On connaît les grands besoins en ce domaine, énergies nouvelles, nouveaux modes d'habitat et de transport, nouvelles pratiques agricoles, mais il en est bien d'autres que le développement des sciences et des technologies permettront de satisfaire – à condition qu'elles soient financées par la collectivité à partir des gains de productivité permis par les avancées technologiques. Du fait de l'épuisement des ressources naturelles, le développement doit s'inscrire dans une perspective de décroissance des modes de consommations gaspilleuses et de croissance des modes de production-consommation reposant sur la formation, la recherche scientifique et la création culturelle. Une part importante de la recherche scientifique visera de toutes façons à ajuster en permanence les dépenses aux ressources, afin d'éviter les tensions inflationnistes pour le présent comme pour le futur.


Une démarche scientifique doit aussi porter sur les méthodes de gestion permettant de mobiliser les ressources humaines en rémunérant équitablement le travail tout en dégageant les épargnes nécessaires aux investissements du futur. L'entreprise libérale traditionnelle n'offre plus l'outil adéquat, mais l'appel aux méthodes de planification bureaucratique non plus. Les technologies de l'information permettent aujourd'hui d'envisager de nouvelles méthodes de production participative scientifiques laissant aux travailleurs comme aux citoyens la possibilité de coopérer dans l'intérêt général.


Une démarche scientifique n'exclut pas, au contraire, de s'appuyer sur les ressorts éthiques inhérents au plus grand nombre des individus et des organisations. Les concepts d'intérêt général et de service public vont dans ce sens. Même s'ils sont susceptibles de larges divergences d'interprétation, ils doivent être considérés comme la base indispensable de toute refondation.


Ceci conduit à proposer le concept de service public à la française (ou assimilé) comme une des meilleures solutions permettant d'assurer l'innovation, la production et la participation dans tous les domaines essentiels de l'économie. Les services publics à la française ont subi ces dernières années de nombreuses offensives inspirées par l’idéologie libérale. Il reste que, comme plus généralement le « modèle économique et social français », ils bénéficient d’un retour de faveur dans l’opinion par suite de la crise majeure actuelle du système capitaliste.


Mais dans notre esprit, il ne s’agit pas de reprendre sans changements des solutions datant d’un demi-siècle. Il faut comme indiqué ci-dessus utiliser la démarche scientifique pour définir ce que pourraient être des services publics adaptés au besoin du monde de demain. Le concept de service public n'impose pas aujourd’hui de généraliser les entreprises publiques ni les « nationalisations », notamment dans les PME/PMI. Les services publics peuvent prendre des formes très variées. Ils peuvent éventuellement se faire concurrence les uns aux autres, si des règles générales fixent des limites à des compétitions que ne justifierait pas l’intérêt général.


Concernant les rémunérations, dans les services publics, les travailleurs de tous niveaux sont rémunérés selon des grilles de salaires collectivement acceptées, selon lesquelles les hiérarchies ne bénéficient pas d’avantages exorbitants. Les rémunérations peuvent admettre certains intéressements compte tenu de la productivité individuelle, mais celles-ci ne doivent pas dépasser le montant du salaire principal. Pour le reste, toutes les valeurs ajoutées (ou bénéfices) produits par les services publics doivent être réinvesties dans les investissements ou retournées à l’Etat en contrepartie des prêts à moyen et long terme que celui-ci a pu consentir.

Par ailleurs, les services publics peuvent et doivent avoir comme objectif la valorisation des compétences des travailleurs de tous niveaux. La refondation du régime économique et social qu'ils doivent permettre reposera sur le concept de 1/3 temps dans le temps d'activité : 1/3 de travail productif, 1/3 d'activités de formation, recherche et création, 1/3 de vie personnelle.


Au niveau des Etats, des collectivités super-étatiques telles que l'Union européenne et finalement des organisations internationales, la coordination et la planification de toutes les actions macroéconomiques nécessaires au bon fonctionne ment de l'économie mondiale supposeront la mise en place d'organismes régulateurs puissants. On trouvera notamment des organismes de planification analogues à ce qu’était l’ancien Commissariat au plan français. Ils seront dotés des moyens suffisants pour réaliser les analyses et projections nécessaires à une bonne connaissance d’un monde de plus en plus complexes. A côté des banques centrales, responsables des ajustements monétaires à court terme, il faudra mettre en place de puissants établissements publics de crédit susceptibles de mobiliser les épargnes privées en les réinvestissant dans des opérations rentables à long terme.


Ces organismes techniques ne se substitueront pas aux institutions de la démocratie politique traditionnelle, là où elles existent, mais il faudra prévoir des méthodes permettant d’arbitrer entre les besoins collectifs incompressibles et des exigences éventuellement démagogiques de type électoraliste.


Au plan international, la régulation globale devra tenir compte des inégalités profondes séparant encore les pays dits riches des pays pauvres. Vouloir aligner les premiers sur les seconds serait destructeur pour le monde entier. Il conviendra donc de retenir le principe du protectionnisme basé sur la base de la réciprocité des efforts. Que ceux qui font des efforts de reconversion et d'investissement ne soient pas condamnés d'avance à l'impuissance. Le protectionnisme est parfaitement viable au niveau d'un grand ensemble comme l'Union européenne. Par ailleurs, comme le monde ne sera pas avant longtemps composé de groupes pacifiques, il conviendra de poursuivre aussi longtemps que nécessaire des investissements de défense axés sur la dissuasion.


Les pays européens sont encore réticents vis-à-vis des méthodes de gestion publique et de régulation dont la France avait jusqu'à ces dernières années une grande expérience, généralement jugée très positive. Il convient donc que les défenseurs de cette solution sachent la préciser et la faire admettre, non seulement à ceux des citoyens français qui seraient encore hostiles, mais à tous les Européens, voire au reste du monde.


Le spectacle de la vie politique française actuelle montre malheureusement que les concepts développés ici sont ignorés ou combattus tant par la majorité que par l'opposition de gauche. Mais les réactions des manifestants interrogés dans la rue le 29 janvier laissent penser que beaucoup de citoyens français seraient prêts à s'y investir. Quel sera le mouvement politique capable de mobiliser ces énergies sur les bases esquissées ci-dessus ?

Publié dans gazetadmiroutes

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