Gazette d'Admiroutes N° 179 du 15 mars 2008

Publié le par Jean-Paul Baquiast

Voir aussi sur Automates-Intelligents/Admiroutes

* La crise économique américaine, crise conjoncturelle ou systémique http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2008/87/criseus.htm
* Evolution et émergence http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2008/87/evolution.htm
* A propos du "Monde selon Monsanto" http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2008/87/evolution.htm

Un livre de Jean-Paul Baquiast (en librairie)

Pour un principe matérialiste fort
Essai
Edition Jean-Paul Bayol
300 pages - ISBN : 978-2-916913-00-1

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Le livre est actualisé en ligne sur ce site

Présentation

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Patriotisme industriel aux Etats-Unis

L'avionneur Boeing a annoncé le 11 mars qu'il allait porter plainte contre le résultat de l'appel d'offres sur le contrat des avions ravitailleurs de l'armée américaine, tout juste remporté par le tandem rival EADS/Northrop Grumman. . La plainte sera déposée mardi devant la cour des comptes américaine, le GAO (Government Accountability Office), l'instance saisie par les entreprises souhaitant contester un contrat passé par une administration américaine. L’avionneur prétend avoir examiné de près la décision sur les avions ravitailleurs et constaté de sérieux manquements dans le processus,

La procédure va entraîner la suspension du contrat de 35 milliards de dollars attribué le 29 février au tandem européano-américain EADS/Northrop, le temps que la cour des comptes examine la plainte et transmette sa recommandation, soit 100 jours. Le GAO n'a pas de pouvoir d'injonction et la décision finale appartiendra au Pentagone, le commanditaire du contrat.

Initialement attribuée à Boeing en 2003, la commande a été retirée après un scandale de corruption ayant conduit à des peines de prison de plusieurs responsables et à la démission du PDG de l'époque. On se demande aujourd’hui sur quoi la plainte de Boeing pourrait bien porter. Sur des manœuvres de corruption conduites par EADS-Northrop ? Ce serait bien peu probable. Sur une mauvaise appréciation des performances respectives des deux offres par le DOD? Là encore, les éléments fournis par le département montre clairement que le rapport performances-prix était au bénéfice de EADS-Northrop – ou alors les mots n’ont pas le même sens dans les deux offres.

On peut penser plutôt que Boeing veut gagner du temps, espérant sans doute que les Démocrates, s’ils viennent au pouvoir et chez qui il compte de nombreux « amis », donneront au futur secrétaire à la défense l’ordre de remettre le contrat en jeu ou, tout au moins, de partager l’attribution.

Le protectionnisme ou patriotisme industriel dont font montre Boeing et ses amis Démocrates n’étonnera en Europe que les naïfs. Pour que le Pentagone (contre toutes prévisions y compris les nôtres) ait affronté l’opinion afin de retenir l’offre panachée EADS-Northrop, c’est, disent les observateurs, parce que sa situation budgétaire est au plus mal et qu’il ne peut plus se permettre de perdre le moindre dollar. Les amitiés des électeurs du candidat républicain McCain pour Northrop ont sans doute aussi joué. Quant à Louis Gallois (notre photo) il se dit serein et sûr de la qualité de l'offre du consortium. 11/03/08

PS au 15/03/08. L'affaire prend de fait, en cette fin de quinzaine, l'allure d'un véritable maelstrom politique. McCain est accusé de favoritisme au prétexte de ses accointances avec 3 lobbyists de Northrop. Un déchaînement antifrançais se répand dans les rangs démocrates, travaillés au corps par Boeing. Le PDG de Northrop, de son côté, s'indigne du fait qu'une loi rétroactive envisagée par les démocrates puisse donner une base légale (fortement contestable) à la remise en cause du contrat. Tout ceci ouvrita peut-être les yeux des naïfs atlantistes français: les gesticulations pro-américaines de Sarkozy ne réussissent pas à faire de la France une alliée respectable, aux yeux de la quasi totalité des Américains. On lira sur cette question bien édifiante les chroniques de Dedefensa. http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4980 et
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4981


Economie de la contribution

Dans la suite des conférences qu'elle organise périodiquement, l'association Ars Industrialis (http://www.arsindustrialis.org/), présidée par Bernard Stiegler, organise le 15 mars 2008 au Théâtre de La Colline une discussion sur le thème Economie de la contribution.
Je reprends ici l'annonce qui en est faite. Nous pourrons discuter ultérieurement de la pertinence de ses approches. Si les critiques sont fondées, il me semble que les propositions reposent sur un certain nombre d'illusions qui étaient celles des militants de l'Internet à ses débuts, et dont je ne suis pas sûr qu'elles correspondent aux super-processus et aux superorganismes qui sont en train de se mettre en place. Quant à l'appel à la Puissance publique, lorsque l'on voit ce qu'elle est en train de devenir manipulée par des histrions, on peut se tapoter doucement le menton, comme disait en son temps le Canard Enchaîné.

" Cette réunion réunira, en sus de Bernard Stiegler, deux personnalités majeures parmi celles qui réfléchissent sur ce que pourrait être cette économie de la contribution dans le cadre d'un nouveau capitalisme émergent , dit cognitif ou de la connaissance :
- Franck Cormerais est directeur du Département des Sciences des informations et de la communication des Universités de Nantes
- Yann Moulier Boutang est Professeur d'Economie Politique à l'Université technologique de Compiègne et International Adjunct Professor au centre Fernand Braudel de l'Université de Binghamton-New York ; il est directeur de la revue Multitudes ; son dernier ouvrage récemment paru est Le capitalisme cognitif, la nouvelle grande transformation, éditions Multitudes/Amsterdam , 2007

Le thème de cette réunion devrait intéresser ceux qui veulent réfléchir sur les impasses des politiques présentes et les dangers systémiques qu'elles constituent ; la crise financière n'aura pas surpris ceux qui ont suivi les débats d'Ars Indutrialis , laquelle préconise l'urgence d'une volonté politique déterminée à avoir une vision de long terme en vue de la formation d'un nouveau modèle industriel pour lequel l'Europe pourrait jouer un rôle de pionnier.

Les principales raisons avancées par Ars Industrialis sont les suivantes :
- la crise d'un modèle industriel fondé sur l'hyperconsommation a produit une intoxication physique et mentale des groupes humains, de plus en plus ressentie
- il y a urgence à réaliser des "investissements durables", alors que les acteurs politiques, économiques et financiers continuent à privilégier l'horizon à court terme sans se préoccuper des conséquences de leurs actions sur le long terme .
- la maturation des technologies collaboratives (1) qui survient sur le réseau Internet doit être à la source de ce nouveau modèle industriel

Ainsi, les technologies numériques font apparaître des pratiques culturelles et économiques fondées sur un tout autre modèle , où les participants aux réseaux numériques ne sont plus dans une relation de producteurs et de consommateurs , mais nouent un nouveau type de relation qui est de l'ordre de la coopération et de la contribution. En outre l'évolution de la division internationale du travail fait apparaître des nouvelles formes d'organisation industrielle du travail , ce que l'on appelle parfois l'industrie de la connaissance.
Enfin les microtechnologies et les nanotechnologies qui conduiront à un
développement des objets Internet , c'est à dire des objets de la vie quotidienne qui seront inscrits dans le réseau numérique pour des aspects sans cesse plus divers de l'existence quotidienne , créeront des opportunités toujours plus importantes de voir se déployer des modèles de contribution plutôt que de consommation, et dans le même temps , ces technologies de rupture donnent des opportunités d'association des populations à leur développement , dans la mesure où la Puissance Publique favorisera cette évolution ....."

(1) ce que l'on appelle le Web2 et ce qui se prépare avec le Web 3 ainsi qu'avec les "objets Internet " ou "objets communicants"

* Voir notre présentation du dernier livre de Bernard Stiegler: Economie de l'Hypermatériel dans notre rubrique Livres en bref
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2008/87/livresenbref.htm
* Chris Anderson, dans Wired, a relancé le débat concernant la gratuité sur Internet et les meilleures façons cependant d'y investir et d'y gagner de l'argent. Nous commenterons prochainement son article, intitulé Free http://www.wired.com/techbiz/it/magazine/16-03/ff_free


L’Europe au seuil des missions spatiales habitées

Contrairement à tous ceux qui expliquent que les missions spatiales habitées n’ont aucun intérêt pour l’Europe et sont de toutes façons hors de portée, le lancement réussi de l’ATV (Automated Transfer Vehicle) le 9 mars montre que les Européens pourraient se lancer sans attendre dans la programmation de telles missions. Il y a un mois, une navette américaine amarrait à la plateforme spatiale internationale ISS le laboratoire Columbus et y débarquait 2 européens pour un séjour de quelques semaines. Aujourd’hui, l’Esa montre qu’elle dispose maintenant des principaux éléments permettant des vols orbitaux européens, eux-mêmes préfigurant des missions lunaires. Outre l’Ariane 5 et l’ATV, qui pourrait donner naissance à un module habité, la base de Kourou a démontré une fois de plus son intérêt stratégique.

L'ATV dont le premier exemplaire a été baptisé Jules Verne, est un véhicule de 20 tonnes destiné à ravitailler l'ISS en eau, ergols, vivres et matériel scientifique, et à rehausser son orbite. Chargé ensuite des déchets de la Station, il sera à la fin de sa mission de six mois précipité dans l'atmosphère, où il se désintégrera. Il s'agit du plus important et du plus complexe des programmes réalisés par l'Esa. L’ATV, construit par Astrium Space Transportation, est un cylindre de 10,3 m de long et 4,5 m de diamètre capable d'emporter neuf tonnes de cargaison, soit trois fois plus que les actuels ravitailleurs russes Progress.

Si la mission se termine comme prévu, il va aussi permettre à l'Europe d'effectuer pour la première fois un rendez-vous spatial automatisé, avec un amarrage à l'ISS le 3 avril sans intervention humaine : un banc d'essai pour de futurs vols spatiaux humains et pour des missions de retour d'échantillons de Mars, selon Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’Esa.

Dans l’immédiat, l'avenir des vols habités européens est conforté jusqu'à la fin de l'exploitation de l'ISS, avant 2020, puisque l’accès à l’ISS pourra se passer de la navette américaine, en fin d’exploitation. Le spationaute français Léopold Eyharts installe actuellement le laboratoire Columbus, où commenceront les expérimentations dans les mois qui viennent. Certains doutent de l’intérêt de telles expériences, mais la question n’est pas là. Aujourd’hui comme plus tard, vivre et travailler en microgravité représente un enjeu humain et scientifique certain.

Dans les prochaines années, on verra les Chinois, les Indiens et peut-être d’autres (sans mentionner les Américains pour qui l’espace doit rester un terrain de manoeuvre exclusif) multiplier les vols orbitaux habités autour de la Terre d’abord, de la Lune ensuite. Le débarquement d’équipages, précédés de robots, sur notre satellite, est également prévu à relativement brève échéance. Que l’on ne dise pas que ceci ne représentera pas d’intérêt pour les Etats qui lanceront de telles missions. Aurait-on envisagé, au début de l’aviation, de se limiter à faire voler des prototypes guidés par des ficelles ?

Pour François Auque, PDG d'Astrium, "Il faut trouver des motivations pour relancer les dépenses en faveur de l'espace, et une des meilleures, ce sont les vols habités". Pour Yannick d'Escatha, président du Cnes, l'avenir des vols habités ne fait aucun doute : "L'Homme a exploré, explore, et explorera le milieu qui est le sien, et aujourd'hui, l'espace est son milieu".

Il serait temps que les gouvernants européens s’en avisent. 09/03/2005


Poursuite des offensives tous azimuts de l'Elysée

L'Elysée veut renforcer son contrôle sur les organismes de bioéthique et de prévention des menaces. Le risque de voir la France s'isoler encore plus de ses partenaires européens dans ces domaines scientifiquement et politiquement sensibles ne va-t-il pas augmenter?

Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie, créé en 1983 par François Mitterand, va être réformé, annonce l'Elysée. Dans le même temps, son président vient d'être remplacé par le professeur Alain Grimfeld. Quand une instance consultative gène le pouvoir, en France comme en Russie, il suffit de changer son président et les membres se tiennent ensuite à carreau. Dans les cas extrêmes, on "réforme" son statut. Chacun comprend alors ce qu'il faudra dire pour complaire au pouvoir. Mais quel était le crime de ce Comité, pourtant connu dans les milieux scientifiques comme particulièrement prudent ces dernières années concernant les sciences de la vie, afin de ne pas heurter de front les "sensibilités" des Eglises. Il aurait, au terme d'une activité ayant produit plus d'une centaine d'avis, émis de fortes réserves sur les tests ADN destinés aux émigrés. Cela aurait suffi pour déclencher la fureur des ayatollahs de l'Elysée. La plus radicale de ces ayatollahs, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy et connue par ailleurs pour sa bienveillance à l'égard des sectes, sera chargée de proposer le nouveau statut. Ceci à quelques mois des prochains Etats Généraux de la bioéthique. Il s'agira d'y parler droit, ne pas évoquer les cellules souches, les recherches sur les embryons et autres sujets qui tiennent au coeur des chercheurs français, mais qui fâchent la droite.

Dans un autre domaine, aux implications non moins grandes, le criminologue "et consultant en sécurité" Alain Bauer vient de remettre un rapport à l'Elysée et à Matignon visant à créer un Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique chargé d'anticiper sur les risques du bioterrorisme, des accidents technologiques et des crises. Le dispositif assez complexe existant actuellement serait simplifié et ferait entrer des industriels afin de ne pas laisser à des "administratifs" jugés trop mous dans le "décèlement précoce des menaces", un terrain d'action qui prendra de plus en plus d'importance dans les années prochaines. De plus il serait rattaché à l'Elysée et à Matignon, plutôt qu'à l'Intérieur et à la Défense. Nous serons nécessairement prudents dans l'appréciation des menaces et de la façon de les prévenir. Il s'agit d'affaires sérieuses où la France s'est toujours montrée un peu trop confiante ou naïve. Mais l'exemple des Etats-Unis incite à la réserve. L'instrumentalisation des risques, la dramatisation des évènements, la diabolisation des adversaires y a fait, non seulement le jeu des néo-conservateurs les plus faucons, mais des sociétés de sécurité privées qui gagnent aujourd'hui des dizaines de milliards en s'étant substituées aux services officiels - pourtant peu réputés pour leur douceur angélique. Veut-on cela en France?

Veut-on aussi cela en Europe? Dans les deux cas, la bioéthique et la prévention des risques, une étroite coopération devrait déjà être organisée avec les autres pays européens. Chacun sait malheureusement que cela n'est pas le cas en pratique, chacun tirant la couverture à lui. 09/03/08

* CCNE http://www.ccne-ethique.fr/


L’implication insupportable de l’Eglise espagnole dans les élections aux Cortez

La presse européenne a relaté sans trop s’indigner les multiples manifestations par lesquelles l’Eglise Espagnole, amplement soutenue par le parti d’opposition (Parti Populaire), s’en est prise au bilan du gouvernement Zapatero. Tout a été l’objet d’attaques virulentes, depuis la politique économique, celle à l’égard des régions, comme en ce qui concerne la place des femmes et les mœurs. L’Eglise a plusieurs fois fait descendre des foules dans la rue pour protester contre telle ou telle orientation.

Mais n’est-ce pas son droit, dira-t-on ? Elle ne force aucun citoyen à manifester s’il ne le veut pas. Ne peut-elle, comme toute force morale et politique, s’exprimer sur la place publique ? La réponse est précisément que ce n’est pas le rôle de l’Eglise dans une démocratie parlementaire. Depuis longtemps, en France comme d’ailleurs dans la plupart des pays européens (y compris en Grande Bretagne), on avait institutionnalisé la devise des rois de France : ce qui est à Rome est à Rome et ce qui est au Roi est au Roi. Autrement dit, ne vous mêlez pas des affaires de la République.

L’Eglise, surtout dans un pays aux mœurs encore très conservatrices comme l’Espagne, dispose de moyens de pression politiques considérables sur de très nombreuses catégories d’électeurs. Les socialistes n’ont pas l’équivalent ou, les auraient-ils, leur déontologie politique ne leur permettrait sans doute pas de les mettre en oeuvre. Les syndicats ouvriers n’interviennent pas directement, que je sache, dans les consultations électorales.
L’exemple donné par l’Eglise espagnole est dangereux. Que dirait-on si, en suivant cette voie, les imams espagnols faisaient défiler la population musulmane dans la rue en recommandant des votes « islamiques » ? Mais, direz-vous, cela viendra très vite et n’étonnera plus personne. 09/03/08


L’Europe va-t-elle abandonner son âme devant la finance islamique

Le premier ministre, Gordon Brown, doit prochainement annoncer un projet de loi sur la finance islamique. Issue d'une consultation close le 21 février, entre le ministère des finances, les parlementaires et les professionnels, cette législation doit permettre le lancement d'obligations d'Etat certifiées "islamiques" ou sukuk. Si cette initiative voit le jour, le Royaume-Uni deviendrait le premier pays du G7, le club des nations les plus industrialisées, à émettre une sukuk destinée en priorité aux investisseurs moyen-orientaux et aux musulmans britanniques. En 2004, le land allemand de Saxe-Anhalt avait fait oeuvre de pionnier à l'échelon régional en émettant 100 millions d'euros d'obligations compatibles avec la charia.

Lors de son dernier budget, en mars 2007, M. Brown, alors chancelier de l'Echiqier, avait annoncé une stratégie de développement de la finance islamique pour attirer les actifs gérés conformément au Coran, une manne croissant à un rythme de quelque 15 % l'an. (source Le Monde 07/03/08)

Les financiers de la City de Londres expliquent qu’ils ne sauraient se priver d’attirer les pétrodollars venant des Etats arabes, dont notre boulimie en pétrole les pourvoit en abondance. Mais ceux qui pensaient que ces pétrodollars viendraient gentiment nous aider à combler nos déficits et investir en Europe sans contreparties politiques et religieuses se trompaient. Nous avons déjà indiqué que les investissements mirifiques qui transforment actuellement l’Arabie et les Emirats en « nouveau centre économique, financier, culturel et touristique du monde », selon les prospectus, ne seraient pas marqués, comme en Europe, par l’ouverture d’esprit. La loi islamique y régnera, avec tous ses à côtés comme la sujétion des femmes, la prohibition de la laïcité, la mise à l’écart des étrangers pauvres. Soumettre, non seulement dans le Golfe où, après tout, ils font ce qu’ils veulent, mais en Europe, les producteurs et consommateurs à la loi islamique en imposant des contrats « charia-compatibles » relève, de la part de nos dirigeants, d’un aveuglement dangereux. De nouveau, sous prétexte que les populations de confession musulmane sont de plus en plus nombreuses, nous verrons revenir la demande de l’archevêque de Canterbury visant à introduire la charia dans la loi britannique – pourquoi pas dans le droit européen.

Le problème avec la loi islamique, comme d’ailleurs avec toutes les religions du Livre quand elles s’estiment en position de force ou ascendante, est de vouloir combattre par la force les concurrentes et plus généralement l’athéisme et la laïcité. Ces deux philosophies sont en effet les premières à détruire, car elles sont particulièrement diaboliques. La preuve en est qu’elles font contre elles l’unanimité des Croyants de toutes obédiences. Si l’Europe, dans sa diversité, accepte ne fut-ce que d’un millimètre un pas dans cette voie, c’en sera fini d’elle. Pour le moment, le gouvernement français ne semble pas tenté de suivre l’exemple de Gordon Brown, mais un jour sans doute, le président Sarkozy, cédant à une lubie du moment, décidera peut-être de le faire, dans le cadre de la laïcité ouverte qu’il veut imposer.

J’ajouterai que la prétendue vertu des capitalistes et financiers islamo-compatibles fera rire ceux qui connaissent la réalité des comportements. Ils sont aussi rapaces, jouisseurs et belliqueux que leurs concurrents. 08/03/08

PS. J’emprunte au Monde, afin qui nul n’en ignore, l’Evangile de la Finance charia-compatible
QARD : prêt sans intérêt.
GHARAR : interdiction de l'incertitude et donc de la spéculation, toute opération devant reposer sur des biens réels.
SUKUK : obligation islamique similaire à des bons d'Etat traditionnels, sauf qu'il s'agit de titres de propriété de l'actif financé permettant de bénéficier de paiements réguliers tout en recouvrant le capital investi.
MOURABALLA : opération de financement par laquelle la banque achète un bien pour un client afin de le lui revendre à un prix majoré et payable à terme. Il y a aussi le salam (financement agricole), l'istina (industrie) et l'ijiarah (location).
HARAAM : activités où l'investissement est prohibé par l'islam - produits à base de porc, pornographie, tabac, alcool, jeux d'argent, armement, services financiers conventionnels, entreprise dont l'endettement est excessif. Les valeurs de sociétés « pures » doivent respecter des ratios financiers précis, en matière d'endettement ou de revenus d'intérêt.
ZAKAT : l'aumône légale, l'une des cinq obligations rituelles. Le don annuel correspond à 2,5 % du total de la fortune.
TAKAFUL : marché de l'assurance et de la réassurance islamique proche du mutualisme - partage des risques entre sociétaires.


L'état de la Planète en 2030

Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria, vient d’appeler la communauté internationale à prendre de véritables mesures pour lutter contre le réchauffement climatique et la dégradation généralisée des ressources planétaires. Le rapport de 500 pages intitulé « Perspectives de l'environnement à l'horizon 2030 » examine les effets combinés de la démographie mondiale et de la croissance économique sur l'état de la planète. Les mauvaises nouvelles annoncées sont pour une date plus proches que celle proposée par le rapport Stern en 2006. Celui-ci, dont nous avions rendu compte à l’époque, voyant le point de non retour (tipping point) vers 2050. L’OCDE l’annonce pour 2030.

En 2030, la population de la Terre atteindra 8,2 milliards de personnes contre 6,5 milliards aujourd'hui. Si l'économie mondiale continue de croître à un rythme comparable à celui de ces dernières années, sa taille aura doublé en trente ans. La demande de matières premières (produits agricoles, minerais, énergie fossile, bois, eau) progressera de 60 % dans les pays industrialisés mais de 160 % chez les nouveaux grands acteurs de la scène internationale (Brésil, Russie, Inde, Chine).

Cette croissance sera payée par de nombreux déséquilibres. L'OCDE a identifié quatre domaines dans lesquels il est urgent d'agir: le changement climatique, la perte de la biodiversité, le manque d'eau et l'impact sur la santé humaine de la pollution. On objectera que ces avertissements ne sont pas nouveaux. Il faut remarquer cependant que les deux derniers ont été les moins médiatisés. Les chiffres livrés par l'organisation décrivent l'ampleur des enjeux : le nombre de personnes vivant dans des régions touchées par un fort stress hydrique devrait augmenter d'un milliard et concerner ainsi près de la moitié de l'humanité. La pollution de l'air aura des effets croissants sur la santé avec une explosion du nombre de décès prématurés liés à l'ozone dans la basse atmosphère et aux particules. L'Asie serait la première touchée.

L’OCDE ne veut pas se montrer décourageante. Le rapport estime qu’en consacrant 1 % de la richesse mondiale en 2030 à la lutte contre ces divers déséquilibres, le développement pourrait devenir durable. C’est ainsi que le rapport rappelle la nécessité d’introduire une taxe carbone afin de lutter contre le changement climatique. Nous ajouterons pour notre part qu’il faudrait aussi introduire une taxe méthane, puisque celui-ci est plusieurs dizaines de fois plus générateur d’effet de serre que le CO2. L'OCDE insiste aussi sur la nécessité de supprimer les subventions aux énergies fossiles et même celles aux agrocarburants, dont le bilan environnemental est aujourd'hui de plus en plus mis en cause. La fiscalité ne devrait plus être incitative - récompenser les bons comportements - mais punitive, en taxant les activités qui polluent ou exploitent sans modération les réserves planétaires.

Mais en lisant les suggestions du rapport, on ne peut que s’interroger sur la façon dont il sera reçu tant par les pays industrialisés que par les pays en développement. Nous pensons que devant la multiplication récente de rapports aussi alarmants, il faudrait se demander quel sera leur poids effectif sur les prises de décisions collectives. L’opinion alertée pourra-t-elle finir par faire évoluer les responsables politiques et économiques, alors que ceux-ci tirent leurs pouvoirs et leurs revenus de l’accentuation des tendances actuelles à la destruction du monde. Sommes-nous au contraire confrontés à des mécanismes aussi inexorables que la dérive des continents et autres grandes évolutions cosmologiques, dont nous devrons être les spectateurs puis les victimes passives. Que des hommes soient impliqués dans les mécanismes économico-politiques dénoncés par ces rapports pourrait faire espérer que la raison l’emportera. Mais n’est-ce pas faire une part trop grande à la raison, dans la mesure où les individus mettent leur raison principalement aux services de comportements largement déterminés par l’héritage génétique, comme le besoin de se multiplier, d’exploiter les ressources jusqu’à leur disparition, de conquérir sans cesse de nouveaux territoires, de détruire ceux qui ne pensent pas comme eux.

Nous pensons qu’il serait temps d’aborder, de façon aussi rationnelle sinon scientifique que possible, la question de l’avenir de la planète confrontée à la prolifération d’une humanité incapable d’évoluer vers des formes de sociétés moins inhumaines, que certains pourront appeler post-humaines.

http://www.oecd.org/document/17/0,3343,fr_2649_201185_40229521_1_1_1_1,00.html

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L’Union pour la Méditerranée

Rebaptisée Union pour la Méditerranée, l'ancienne Union Méditerranéenne aurait rassurée la chancelière Angela Merkel, après avoir failli brouiller la France et l'Allemagne. Nicolas Sarkozy a précisé,le 6 mars quelques-unes des dispositions de ce projet, qu'il s'était mis en tête de défendre depuis son élection. L'Allemagne craignait d'être évincée de la future institution. Sur ce point, elle n'a pas obtenu gain de cause. La présidence de l'Union, qui sera partagée entre le Nord et le Sud, ne pourra être exercée, du côté européen, que par un Etat riverain de la Méditerranée. Le premier sommet commun aura lieu le 13 juillet à Paris. Une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement se tiendra tous les deux ans. Tous les pays membres de l'Union devraient pouvoir participer au processus.

Les pays du nord de l'Europe, dont l'Allemagne, n'acceptaient pas d'être tenus à l'écart et se disaient attachés à l'actuel partenariat euroméditerranéen, appelé aussi "processus de Barcelone", qui organise depuis 1995 la coopération entre l'Union européenne (UE) et les Etats du Sud de la Méditerranée. Nicolas Sarkozy considérait que ce processus, créé en 1995, était enlisé et qu'il fallait créer un "vrai partenariat" autour de projets "concrets" avec les pays du Sud.

Soit, mais on ne voit toujours pas clairement comment les rivalités déjà grandes, tant entre pays euroméditerranéens qu'entre pays du Sud, vont s'apaiser et permettre des coopérations. Par ailleurs, d'où viendra l'argent? Plus inquiétant, les risques de durcissement des politiques d'immigration européennes, qui ne vont pas faciliter l'esprit de coopération. On constate déjà tout le ramdam (pour parler arabe) que provoque l'expulsion de deux Gabonais dans ce que l'on croyait la plus solide des institutions de la Françafrique, la Francogabonie.

Ajoutons, pour revenir sur la question de l'amitié compromise entre la France et l'Allemagne, qu'il avait été irresponsable, de la part du président français d'aventurer sur des foucades ce qui demeure le principal pilier de la construction européenne. 08/03/08


Crise de l’économie espagnole, crise de l’économie européenne

L’Europe entière a suivi avec intérêt les élections législatives du 9 mars en Espagne. Beaucoup d’observateurs s’étaient posé la question de savoir si le gouvernement de Jose Luis Zapatero pourrait conserver sa majorité face aux menaces qui pèsent sur l’économie du pays. Il ne s’agit pas d’une question n’intéressant que l’Espagne. La crise économique qui s’annonce est en effet le prototype d’une crise plus générale qui affecte déjà ou affectera prochainement, à quelques exceptions près, l’ensemble des économies européennes.

Après plusieurs années de croissance du PIB, supérieure de plusieurs points à celle enregistrée dans les principales autres économies européennes, un ralentissement sensible s’annonce. La cause en est simple, mais peu d’économistes n’avaient voulu l’admettre. La croissance espagnole reposait sur des bases malsaines – ou plutôt sur des bases incapables d’entraîner les investissements productifs et les ressources durables qui seraient nécessaires. Quelles sont ces bases ? On trouve en premier lieu le bâtiment et les travaux publics. Certes, il est utile de construire et de moderniser les voies de communication. Mais il ne s’agit pas de dépenses réellement productives. On pourrait plutôt les assimiler à des dépenses de consommation, de plus qui sont financées à crédit. En plus petit, l’Espagne, poussée par la spéculation immobilière, a fait la même erreur que l’Amérique : investir dans le logement au lieu de le faire dans l’industrie. Une partie des nouveaux logements espagnols ne sont même pas destinés à des nationaux, mais à des touristes.

La deuxième cause de croissance a précisément tenu au tourisme. Il est certainement normal de valoriser le potentiel touristique du pays. Mais le tourisme est très volatil. De plus, les investissements touristiques ont véritablement saccagé un nombre important de paysages et d’économies locales, en aggravant la charge écologique que la population résidente devra prendre en charge.

C’est enfin grâce aux fonds européens que l’Espagne a financé non seulement le logement et le tourisme mais divers investissements beaucoup plus importants tels que ceux liés aux équipements scolaires et universitaires. Or les financements européens sont en voie d’extinction. Ils vont désormais alimenter les « nouveaux entrants ». Avec quelles ressources le budget national espagnol prendra-t-il le relais ?

L’Espagne a fait la cigale et non la fourmi. Elle n’a consenti aucun effort sérieux pour moderniser en profondeur ses entreprises, développer les recherches scientifiques et technologiques, envisager de nouvelles filières industrielles capables de prendre le relais des vieilles industries en voie de déshérence, contrôler des activités telles que la pêche qui dilapident ses ressources naturelles et plus globalement celles de l'Europe. En conséquence de cela, sa balance des paiements est resté constamment négative depuis 7 ans, la productivité de sa main d’œuvre est la plus basse d’Europe, les disparités régionales sont considérables, le taux de chômage sans être catastrophique, est relativement élevé (8,6 en 2007) et risque de plonger. Mentionnons enfin, mais l’Espagne n’en est vraiment pas responsable, la perméabilité des frontières qui oblige à accueillir un nombre de migrants bien supérieur à ce que l’économie peut employer.

Ceci dit, la crise qui menace l’Espagne est emblématique de celle que l’on retrouve dans un grand nombre de pays européens, à commencer – en partie tout au moins – par la France. On ne peut pas fonder une économie durable sur la consommation, surtout si celle-ci se fait à crédit. On ne peut pas sacrifier ses universités, sa recherche, ses industries. On ne peut pas renoncer à soutenir et protéger des entreprises nationales innovantes dans les secteurs de haute technologie, entreprises qui feront les revenus et donc les croissances de demain. On ne peut pas compter sur la main invisible du marché pour éviter la fuite des compétences et des cerveaux. On ne peut pas compter sur les autres pour sauver ce que l’on n’a pas le courage de prendre en main soi-même.

Ajoutons qu’à une échelle toute différente, l’Amérique capitaliste se trouve aujourd’hui confrontée à des difficultés dont les causes sont très voisines. Nous reviendrons sur son cas, lui aussi emblématique du nôtre, dans un prochain article. 08/03/08


Les avions-ravitailleurs de l'US Air Force

A la surprise générale, le Pentagone a finalement choisi vendredi 29 février l'européen EADS, maison-mère d'Airbus, allié à l'américain Northrop Grumman, pour la modernisation de la flotte d'avions ravitailleurs de l'armée de l'Air, au détriment de son rival Boeing.
L'octroi de ce méga-contrat, qui porte sur 179 appareils pour quelque 35 milliards de dollars, est considéré comme un revers majeur pour l'avionneur américain, qui avait remporté la commande en 2003 avant de la voir annulée, après que des fraudes eurent été révélées. C'est également un grand succès pour l'Européen EADS qui s'impose enfin su
r le plus grand marché militaire du monde, réputé très protectionniste, et où il n'avait jusqu'alors remporté que de maigres victoires. Boeing présentait une version dérivée de l'avion-cargo B767-200, le KC-767. EADS offrait lui une version modifiée de son Airbus A330, le KC-30.

L'équipe Northrop Grumann/EADS avait la meilleure offre pour le gouvernement, selon la responsable des achats de l'armée de l'Air américaine, avec plus de passagers, plus de cargo, plus de carburant transporté, plus de flexibilité . Il s'agit de l'un des plus gros contrats alloués par le Pentagone, et la première tranche d'un marché d'une valeur totale estimée à plus de 100 milliards de dollars sur 30 ans.

Boeing, deuxième fournisseur du Pentagone après Lochkeed Martin et donné jusqu'ici favori, s'est dit "très déçu" vendredi et n'a pas exclu de protester auprès du Government Accountability Office, l'équivalent de la Cour des comptes. L'armée de l'Air américaine avait déjà attribué en 2003 un contrat de location-vente à Boeing pour ses ravitailleurs, finalement annulé après la découverte de conflits d'intérêt qui ont valu la prison à deux responsables de l'avionneur, et poussé le secrétaire à l'Armée de l'air américaine de l'époque à la démission.

Les soutiens politiques et médiatiques traditionnels de Boeing commencent à se manifester vigoureusement. Pour le républicain Duncan Hunter, membre de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants, "la décision de l'US Air Force va coûter plus de 100.000 emplois" aux Etats-Unis, en profitant à "des gouvernements européens qui refusent de nous soutenir dans la guerre contre le terrorisme". Certains vont jusqu’à dire que le prix du contrat sera payé par le sang des soldats américains morts en Irak.

On doit s’interroger sur ce choix inattendu. Tous les observateurs, nous les premiers, étaient persuadés que Boeing, dans l’ambiance actuelle de patriotisme industriel fiévreux, avait déjà partie gagnée. Notre ami Philippe Grasset, dont la connaissance des marchés de l’aéronautique est sans égal (voir son article en date de ce jour http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4948 ) estime que, devant la supériorité évidente de l’offre EADS Northrop, le Pentagone ne pouvait pas choisir celle de Boeing. Sa situation, comme celle de l’US Air Force, manifeste une telle crise, non seulement budgétaire mais existentielle, qu’il ne peut plus céder aux pressions nationalistes habituelles. D’autant plus que celles-ci se révèlent généralement plus coûteuses qu’il n’apparaît à première vue.

Les annonces de Nicolas Sarkozy annonçant que la France allait pleinement réintégrer l’Otan et envoyer des contingents terrestres en Afghanistan ont-elles joué ? Ce n’est pas impossible, même si ce que dit ou non Sarkozy ne doit guère peser face aux pressions industrielles diverses. Si cela était cependant le cas, devrions nous mettre en balance le gain économique d’une part et d’autre part les risques énormes qu’entraînera l’engagement français aux côtés des Etats-Unis dans un conflit échappant à toute rationalité ?

Ajoutons que le Pentagone devrait en ce moment méditer sur le bon usage qu’il avait fait jusqu’à présent des crédits publics en faveur du lobby militaro-industriel. Les préférences affichées jusqu’à ce jour en faveur d’avions hyper-sophistiqués mal adaptées aux guerres de terrain sont de plus en plus critiquées. Le 23 février 2008, un bombardier Northrop B-2 dit furtif s’est écrasé au décollage, à la base d’Andersen, sur l’île de Guam. C’est le premier B-2 perdu. L’avion dit de Low Observable Technologies, ou LOT, est estimé officiellement à 520 millions de dollars. Il coûte en fait, selon les experts, de 2,2 à 4 milliards l’unité. 21 exemplaires ont été commandés pour un coût global officiel de 44 milliards, soit bien plus que le premier contrat des avions ravitailleurs.

Selon Philippe Grasset, un aspect des plus intéressants soulevé par la perte du B-2 a été la discussion de la “théorie de la concentration”, c’est-à-dire la théorie affirmant que les forces américaine concentrent leur puissance sur un minimum de plates-formes, ce qui rend cette puissance d’autant plus vulnérable. Dans le cas du B-2, c’est la concentration de la puissance de la force de frappe à grande distance pour des objectifs très protégés dans 21 bombardiers. Dans le cas de la Navy, c’est la concentration de la puissance de frappe aéronavale dans onze porte-avions. Les critiques de cette “théorie” lui opposent la “théorie de la dispersion”. Il s’agit d’un débat important en cours aux USA, notamment activé par la perspective d’une possible perte importante au cours de telle ou telle opération de la “guerre contre la terreur” et de ses suites diverses. (Hypothèse de la perte d’un porte-avions par attaque suicide au cours d’une opération contre l’Iran, par exemple).

Le budget du Pentagone est officiellement de $515 milliards pour l’année fiscale 2009. Il doit être estimé de façon plus réaliste autour de $1.000 milliards

PS au 08/03/08. Comme on pouvait s'y attendre, Boeing met en action le ban et l'arrière-ban de ses amitiés politiques pour faire casser le marché ou au moins le partager avec EADS. Les démocrates du Congrès et les candidats démocrates à la présidentielle l'appuient fortement. Affaire à suivre. Indiquons aussi que Sarkozy s'était finalement félicité d'avoir fait gagner les européens. Un peu prétentieux...et un peu risqué...

Publié dans gazetadmiroutes

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